LE SURSAUT!

"L'APPEL AU MONDE KAMIT POUR UN CHANGEMENT DE PARADIGME INTELLECTUEL: REVENONS AU PARADIGME INTELLECTUEL DE NOS ANCETRES, LE SEUL, L'AUTHENTIQUE, NOTRE VERITABLE MAISON, L'UNIQUE SOURCE DE NOTRE SALUT, LA CLE DE NOTRE UNITE ET DE NOTRE EPANOUISSEMENT, LE TRAIT QUI NOUS RECONNECTE AUX TROIS DIMENSIONS DU TEMPS: LE PARADIGME INTELLECTUEL KAMIT(PIK)"

vendredi 8 avril 2016

Paroles libres des Bassa Kama


 
 
 
Par Tchibouela Makosso
 
K2 : La scission du Congo manifestée par la requête de création de l’Etat du Sud Congo du 14 avril 2014 adressée à l’ONU semble pâtir d’une certaine lenteur. A quoi cela tient-il ?

K1 : Les promoteurs de la scission ont fait le choix d’user d’une voie sans violence, qui s’appuie sur le droit international, pour faire aboutir cette démarche destinée à offrir un havre de paix et de protection aux populations du Sud Congo.

K2 : Mais, puisque rien ne semble bouger, est-ce à dire que le recours à la non-violence est une option qui ne paye pas ?

K1 : Il y a là d’une part, la responsabilité qui incombe à la communauté internationale tenue de respecter le droit qu’elle s’est donné. Et, aussi d’une autre part, la responsabilité du peuple concerné.

La Communauté internationale doit faire respecter le droit international dès lors que les initiatives qui sont engagées en respectent les critères. Au cas contraire, c’est la porte ouverte à toutes les éventualités, tous les extrêmes si les cris légitimes d’un peuple restent sans suite. Il ne faut plus dans ce cas crier au loup !

Le fait que le processus de scission n’avance pas tel qu’il y eut fallu au regard des évènements gravissimes au Congo et qui chaque jour ne font que conforter sa nécessité, dénote d’une volonté manifeste de la part de la communauté internationale d’en retarder la survenue. Cette indifférence de la Communauté internationale aux violations flagrantes des droits de l’Homme auxquelles se livre SASSOU NGUESSO Denis contre les Sud Congolais doit emmener encore davantage les Sud Congolais à se prendre en mains. A ce propos, il est rappelé, le silence coupable de la France sur les évènements en cours au Congo. La France qui accorda son fameux Sésame à SASSOU NGUESSO Denis.

Par ailleurs, la non-violence comme voie de réalisation des aspirations d’un peuple est assise sur le nombre, l’implication du dit peuple à faire changer son destin. La démocratie par exemple est une forme de voie non-violente de gestion sociétale basée sur le nombre.

En recourant à la non-violence, les Signataires de la requête de création de l’Etat du Sud Congo ont voulu éviter par ce biais, de voir continuer à couler le sang des Congolais, notamment ceux du Sud Congo. Car, les Signataires auraient pu eux aussi faire recours à l’option armée comme le fit SASSOU NGUESSO Denis en 1997. 

La non-violence suppose que le peuple concerné ait compris et accepté le choix qui lui est proposé. Cela implique en aval, de la part des promoteurs de la scission, un gigantesque travail de vulgarisation de leur projet. Mais, même promu, un projet peut recueillir l’indifférence du public auquel il s’adresse. Dans ce cas, ce n’est plus une insuffisance d’investissement de la part de ses  promoteurs, mais un choix de rejet opéré par le public.

Ainsi, par le nombre, l’adhésion populaire massive, Gandhi et le peuple Indien firent plier les Britanniques. Et, Martin Luther King et les autres Militants des Droits civiques contribuèrent à faire avancer leur lutte au profit des minorités notamment noire aux Etats-Unis.

K2 : Est-ce à dire, qu’il y aurait eu un déficit d’information sur le sujet de la scission du Congo ?

K1 : Non, je ne le pense pas. Cependant, le défi à relever pour les promoteurs est de disposer d’outils ou d’approches susceptibles de leur permettre d’évaluer l’adhésion du public au projet. Les sondages, l’engouement du public aux thématiques de la scission via les publications et forums de discussions, le référendum, …sont autant de canaux pouvant être utilisés à cette fin. D’ailleurs, un Pré-référendum délocalisé fut organisé qui a mis en évidence l’élan du Sud au processus de scission. Mais, il a aussi permis de constater l’état de terreur, de peur dans lequel se trouve être plongée la population du Sud Congo. Au point que pour une certaine frange de celle-ci, les garanties d’une expression libre ne se trouvent que dans un référendum local.

K2 : Revenons sur les responsabilités. Pendant des décennies, les responsabilités étrangères notamment Occidentales dans les tragédies liées à l’exercice du Pouvoir en Afrique furent difficiles à être définies. Le génocide Tutsi en 1994 au Rwanda ouvrit une nouvelle ère où la responsabilité par exemple de la France de François MITTERAND fut établie par les autorités actuelles Rwandaises. Y’a-t-il lieu de penser que la France de François HOLLANDE ne saurait échapper au même verdict en ce qui concerne le Congo?

K1 : Il ne fait aucun doute que le tournant de l’ambition de SASSOU NGUESSO Denis de s’accrocher au pouvoir vient du feu vert que lui accorda le Président Français au vu et au su de l’opinion internationale. La preuve est là, patente et incontournable. La responsabilité de la France devient alors elle-même aussi une évidence dans le triste sort que traverse le peuple Congolais.

K2 : Le Congo serait-il devenu le théâtre d’une action de trop de l’implication négative française en Afrique ?

K1 : Seul l’avenir nous le dira. Il ne fait aucun doute que quelque chose aux immenses conséquences se joue au Congo. La Clé est entre les mains des Congolais du Sud.

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